Description
La dépression tropicale Lucas a marqué la saison cyclonique 2020–2021 en Nouvelle-Calédonie par des pluies diluviennes, des vents violents et une activité orageuse intense. Née dans le nord de l’Australie, elle a progressivement gagné la mer de Corail avant de se diriger vers la Nouvelle-Calédonie. Bien que Lucas ait perdu de l’intensité avant d’atteindre directement le territoire, son activité pluvio-orageuse s’est considérablement renforcée, provoquant des inondations, des crues et des rafales de vent.
Formation et évolution
Le 31 janvier 2021, une perturbation atteint le stade de dépression tropicale modérée et reçoit le nom de Lucas de la part du centre météorologique de Brisbane. À ce moment, les vents moyens sont estimés à 74 km/h (40 nœuds). Durant la nuit du 31 janvier au 1er février, Lucas poursuit son intensification et devient une dépression tropicale forte, avec des vents moyens proches de 93 km/h (50 nœuds) et des rafales dépassant 130 km/h. Il se situe alors au nord-ouest du Vanuatu, à environ 600 km de la Nouvelle-Calédonie. Le 1er février, le système est transféré sous la surveillance du centre météorologique de Fidji, alors qu’il s’oriente vers le sud-est, en direction des îles Loyauté.
Les autorités calédoniennes déclenchent alors les alertes cycloniques :
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Alerte 1 sur la côte Est et la province Sud,
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Alerte 2 sur les îles Loyauté à partir du 2 février au soir.
Dans la journée du 2 février, Lucas commence à s’affaiblir sous l’effet d’un fort cisaillement du vent en altitude, mais son activité pluvio-orageuse se renforce brutalement en soirée. En fin de nuit du 2 au 3 février, le centre du système passe à environ 110 km d’Ouvéa, avant de se déplacer vers Lifou, Maré, puis la Grande-Terre. Le 3 février au matin, de fortes pluies et rafales s’abattent sur le Sud. En milieu de journée, le centre de Lucas se situe à une trentaine de kilomètres au nord-est de Yaté, avant de s’éloigner lentement vers le sud en se dissipant.
Impacts sur la Nouvelle-Calédonie
Le 2 février, les premières pluies associées à Lucas atteignent les îles Loyauté, où le phénomène se montre particulièrement violent. Sur Ouvéa, les rafales atteignent 131 km/h, tandis qu’à Lifou, un record absolu est mesuré avec 171 km/h. Des pluies torrentielles s’abattent sur ces îles : plus de 400 mm en 48 heures à Ouvéa.
Dans la nuit du 2 au 3 février, les précipitations s’intensifient sur la Grande-Terre. Les communes du sud subissent des pluies exceptionnelles, parfois plus de 400 mm en deux jours, entraînant la montée rapide des cours d’eau et des coupures de routes. Des rafales de 100 à 130 km/h sont relevées localement, notamment à Nouméa et à l’île des Pins, accompagnées d’une mer très forte.
Conséquences et bilan
La dépression tropicale forte Lucas a laissé derrière elle des cumuls de pluie records, des rafales exceptionnelles et des inondations, notamment dans les îles Loyauté et la région du Grand Nouméa.
Bien qu’aucune victime n’ait été signalée, les dégâts matériels ont été nombreux : routes coupées, éboulements, coupures d’électricité et habitations endommagées.
Cartes satellites/radar et trajectoire du phénomène
Conditions météo observées lors du passage du phénomène
Nouméa. Par Delphine Mayeur
Païta
Ouémo (Nouméa). Sylvie Hmeun / NC La 1ère