1 Cyclones tropicaux
Définition & structure
Cyclone tropical, ouragan ou typhon désignent le même type de phénomène : une vaste zone de basses pressions où des nuages orageux s’enroulent en spirale autour d’un centre de rotation. Les vents y tournent en circulation fermée, dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère sud, et peuvent dépasser largement 150 km/h dans les cas les plus intenses.
Un cyclone mature présente généralement :
- Un œil, zone calme et souvent dégagée, large de 20 à 60 km, avec un « cœur chaud » où la température est plus élevée que dans l’environnement.
- Un mur de l’œil, anneau de puissants cumulonimbus où se produisent les vents les plus violents et les pluies les plus intenses.
- Des bandes spiralées de nuages convectifs qui apportent averses et orages à mesure qu’elles tournent autour du centre.
Conditions de formation
Pour qu’un cyclone se forme, plusieurs ingrédients doivent être réunis sur une vaste zone tropicale :
- une perturbation préexistante (amas nuageux, ligne d’orage, onde tropicale) ;
- une mer très chaude (environ 26,5 °C ou plus sur au moins ~50 m de profondeur) ;
- une atmosphère instable qui se refroidit rapidement avec l’altitude, favorisant les orages ;
- une troposphère moyenne (vers 5 km) suffisamment humide ;
- un cisaillement vertical du vent relativement faible, pour laisser la structure s’organiser ;
- une distance suffisante de l’équateur (≥ ~5° de latitude) pour que la force de Coriolis puisse amorcer la rotation.
Pacifique Sud et Nouvelle-Calédonie
Dans le Pacifique Sud-Ouest, dont la Nouvelle-Calédonie, la saison cyclonique « officielle » s’étend de début novembre à fin avril, même si des phénomènes peuvent occasionnellement se produire en dehors de cette période. Les cyclones représentent le danger météorologique majeur pour la région : vents violents, pluies diluviennes, houle cyclonique et submersions côtières peuvent provoquer des dégâts importants. Les autorités calédoniennes ont mis en place une procédure d’alerte cyclonique et un suivi dédié de l’activité dans le bassin.
2 Orages
Qu’est-ce qu’un orage ?
Un orage est un phénomène météorologique caractérisé par des décharges électriques soudaines, visibles sous forme d’éclairs et audibles sous forme de tonnerre. Il est toujours associé à un nuage particulier, le cumulonimbus, qui peut atteindre plus de 10 km d’altitude.
Les orages se forment lorsque l’air est chaud, humide et instable : l’air chaud s’élève, se refroidit en altitude, forme des nuages denses, puis la condensation et les mouvements verticaux intenses génèrent pluies parfois fortes, rafales de vent, grêle et activité électrique.
Durée et organisation
Un orage classique dure de quelques dizaines de minutes à quelques heures. Il peut se présenter comme une cellule isolée ou s’organiser en lignes et amas orageux plus étendus, parfois violents (fortes rafales, pluie intense, grêle).
Pacifique Sud et Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, l’activité orageuse est plus marquée en saison chaude qu’en saison fraîche. L’analyse de la foudre et des impacts montre que la Chaîne et la côte Est sont souvent plus concernées que la côte Ouest, en lien avec le relief et l’arrivée des alizés humides. Météo-France Nouvelle-Calédonie dispose d’un réseau de détection de la foudre, ce qui permet de mieux suivre ces phénomènes et d’alimenter les vigilances « fortes pluies / orages ».
3 Trombes et tornades
Points communs
Trombes et tornades sont toutes deux des colonnes de vent en rotation autour d’un axe quasi vertical, que l’on appelle un vortex. Elles se développent sous des nuages convectifs (souvent des cumulonimbus) et peuvent générer des vents très violents, capables d’arracher des arbres, d’endommager des bâtiments ou de faire chavirer des embarcations.
Tornades
Une tornade est un vortex en contact avec le sol. On distingue généralement :
- Des tornades de type B, de faible intensité, sous un cumulonimbus ou un cumulus congestus isolé ;
- Des tornades de type A, les plus violentes, associées à de puissants systèmes orageux organisés, pouvant générer des rafales de plus de 300 km/h dans les cas extrêmes.
Dans les régions tempérées (États-Unis, Europe, etc.), les tornades de type A peuvent être localement les phénomènes les plus destructeurs à petite échelle.
Trombes marines
Une trombe marine est le même type de vortex mais observé au-dessus d’un plan d’eau (mer, lac). Elle apparaît comme un entonnoir nuageux descendant vers la surface, relié à un « buisson » d’embruns soulevés par les vents tourbillonnants. Beaucoup de trombes marines sont de faible intensité, de diamètre compris entre quelques mètres et quelques dizaines de mètres, et vivent moins de 20 minutes.
Certaines, plus rares, sont liées à de forts orages et peuvent atteindre des intensités proches de celles des tornades, voire devenir une tornade si elles touchent la terre.
Pacifique Sud et Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, trombes et tornades restent peu fréquentes, mais elles sont observées de temps en temps, généralement sous des cumulonimbus isolés ou en lien avec un système tropical. Les cas recensés sont en majorité des phénomènes de type B, moins violents que les grandes tornades des plaines américaines, mais pouvant malgré tout produire des rafales supérieures à 70 km/h et représenter un danger sérieux pour les activités nautiques dans le lagon.
4 ENSO (Neutre, El Niño, La Niña)
Qu’est-ce que l’ENSO ?
L’ENSO (El Niño–Southern Oscillation) est une oscillation du système océan–atmosphère dans le Pacifique équatorial. Elle combine des variations de la température de surface de la mer et des vents (notamment les alizés). C’est l’un des principaux moteurs de la variabilité du climat d’une année à l’autre dans le Pacifique tropical.
Les trois phases
Phase neutre
Les alizés soufflent d’est en ouest de façon « normale » le long de l’équateur. Ils entretiennent une langue d’eaux plus froides au centre et à l’est du Pacifique (remontée d’eaux profondes), tandis qu’un « réservoir d’eaux chaudes » se trouve vers l’Indonésie et le Pacifique Ouest.
Phase El Niño
Les alizés faiblissent : les eaux chaudes se répandent vers le centre et l’est du Pacifique équatorial, où la mer devient plus chaude que la normale. Les zones de fortes pluies se déplacent vers le centre du bassin, ce qui modifie les régimes de précipitations dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales.
Phase La Niña
Les alizés se renforcent et la remontée d’eaux froides s’intensifie à l’est. Le contraste se marque : eaux plus froides que la normale au centre du Pacifique équatorial, et plus chaudes à l’ouest. Les pluies se renforcent autour de l’Indonésie et du Pacifique Ouest, alors que le centre du Pacifique a tendance à s’assécher.
Pacifique Sud et Nouvelle-Calédonie
L’ENSO est la principale source de variabilité interannuelle des précipitations et des températures en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique Sud-Ouest. En moyenne :
- les épisodes El Niño sont souvent associés à un déficit de pluie sur la Nouvelle-Calédonie (sécheresses plus probables) ;
- les épisodes La Niña apportent au contraire une pluviométrie plus abondante que la normale et peuvent favoriser les inondations ;
- l’ENSO influence aussi l’activité cyclonique sur le Sud-Pacifique, en décalant les zones de genèse et de passage des cyclones selon la phase en cours.
5 Séisme / Tsunami
Comprendre :
Un séisme se produit quand les plaques tectoniques (de grands morceaux de la croûte terrestre) se déplacent très lentement, mais se bloquent parfois les unes contre les autres. L’énergie s’accumule alors, puis se libère brutalement : c’est la secousse. Un séisme peut être très court ou durer plusieurs secondes, et il est souvent suivi de répliques (de petites secousses après la principale).
Quand un séisme a lieu sous la mer, il ne provoque pas automatiquement un tsunami. Le tsunami se forme surtout si le fond marin se soulève ou s’abaisse d’un coup (un vrai “déplacement” du plancher océanique). L’eau est alors poussée et une onde se propage. En pleine mer, elle peut passer presque inaperçue, mais en approchant des côtes, l’eau ralentit et la vague peut grandir fortement.
Un tsunami n’est pas “une seule vague” : il arrive souvent en plusieurs vagues espacées de quelques minutes, et les vagues suivantes peuvent être plus fortes que la première.
Pacifique Sud & Nouvelle-Calédonie :
Le Pacifique est particulièrement exposé à cause de la ceinture de feu, une vaste zone où les plaques tectoniques se rencontrent et où les séismes sont plus fréquents. Dans le Pacifique Sud (Vanuatu, Tonga, îles Salomon…), certaines zones fonctionnent en subduction (une plaque plonge sous une autre) : c’est un contexte propice aux séismes puissants et, parfois, aux tsunamis.
La Nouvelle-Calédonie peut être concernée par des tsunamis générés dans ces régions : le risque est généralement modéré, mais il existe. Selon la distance de l’événement, une vague peut arriver en moins d’une heure ou en quelques heures. Le lagon et le récif peuvent parfois atténuer la houle, mais ils ne garantissent pas une protection totale.
À retenir
- En cas de forte secousse près du littoral : restez attentifs aux consignes officielles.
- Ne restez pas au bord de la mer après une alerte : un tsunami peut arriver en plusieurs vagues.
- En cas d’alerte, le bon réflexe est d’aller vers un endroit plus haut et de suivre les autorités.