Description
Le cyclone tropical NIRAN a été l’un des systèmes les plus puissants de la saison 2020–2021 dans le Pacifique Sud. Né au large de la côte nord-est de l’Australie, il s’est rapidement intensifié en mer de Corail jusqu’à atteindre le stade de cyclone tropical très intense, soit la catégorie 5 sur l’échelle australienne. Le 6 mars 2021, Niran a longé la Nouvelle-Calédonie à proximité immédiate, générant des vents violents, une houle cyclonique exceptionnelle et des pluies parfois soutenues sur une large partie du territoire.
Formation et évolution
Une perturbation est apparu à la fin du mois de février 2021 au large du Queensland (Australie), dans la mer de Corail. Les conditions océaniques sont alors idéales : température de la mer élevée, faible cisaillement du vent et forte humidité atmosphérique. Entre le 3 et le 5 mars, Niran connaît une phase d’intensification importante. Il atteint le stade de cyclone tropical très intense, avec une pression centrale estimée à 931 hPa et des vents moyens supérieurs à 200 km/h, accompagnés de rafales de 280 km/h près du mur de l’œil. À ce moment, Niran se situe à environ 500 km au nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie, tout en se déplaçant rapidement vers le sud-est.
Le 6 mars 2021, le cyclone longe la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie. Son centre passe à environ 200 à 250 km à l’ouest de Belep, puis glisse le long de la Grande-Terre avant de s’éloigner en direction du sud-est. Malgré un léger affaiblissement, Niran conserve encore des vents violents et une houle majeure, qui touchent de plein fouet le pays. Le 7 mars, le système se transforme progressivement en dépression extratropicale en s’éloignant vers le Sud.
Passage et impacts sur la Nouvelle-Calédonie
Le 6 mars, Niran frappe La Nouvelle-Calédonie. Dès le lever du jour, le vent se renforce au fur et à mesure sur toute la côte ouest, tandis qu’une houle cyclonique de 6 à 8 mètres déferle sur les littoraux. Au fil de la journée, les rafales deviennent violentes sur la Grande-Terre :
-
202 km/h à la Montagne des Sources,
-
189 km/h à Nessadiou (Bourail),
-
163 km/h à Nouméa,
-
170 km/h à Belep,
-
et jusqu’à 130 km/h relevés localement dans le Nord.
Des arbres déracinés, toitures arrachées et coupures électriques sont signalés, notamment sur la côte ouest. La mer, exceptionnellement forte, elle provoque des submersions côtières ponctuelles, des dégâts dans les ports, et des perturbations maritimes majeures. Niran n’a apporté que des pluies modérées sur la Nouvelle-Calédonie : l’essentiel des pluies sont tombées en mer.
Conséquences et bilan
Aucune victime n’a été recensée, mais les dégâts matériels ont été notables : chutes d’arbres, coupures d’électricité prolongées et quelques dégâts sur les habitations et infrastructures côtières.
Sur le plan météorologique, Niran restera un phénomène majeur pour la Nouvelle-Calédonie, en raison de la force exceptionnelle du vent observée : plus de 200 km/h dans les reliefs et plus de 160 km/h en zone habitée à Nouméa.
Images satellites/radar et trajectoire du phénomène
Conditions météo observées lors du passage du phénomène
Nouméa. Photo : NC1ER
Poum. © EïDayna YupNabenrd
Nouméa. Par Dominique Bordes